[Critique Littéraire] Les Traqueurs - Antoine Bombrun
- Steven le Tonqueze
- 26 juil. 2016
- 4 min de lecture
On se retrouve aujourd’hui non pas pour parler de BD ou de Comics, mais de roman. Oui vous avez bien lu ! Je vais vous parler du livre d’Antoine Bombrun, « Les traqueurs ». Un roman assez particulier, puisqu’il est publié par Attelage, un site d’édition qui permet de corriger les oeuvres et de les partager.
Il s’agit d’un roman de roman de « dark fantasy » de 340 pages publié en février dernier. Cependant je précise que j’ai eu une version numérique, corrigée en juillet dernier. Un peu bizarre mais bon.
Ce roman a la particularité d’être illustré. Ces dessins sont réalisés par Dame Freya, Lookaï, Woomai-Lys, Péléane Léana, et Solenn Torrente, et je trouve que ces dessinatrices illustrent bien les personnages ou certains passages du récit.
Attelage est un regroupement d’auteurs indépendants qui proposent un univers fantasy et SF. Pour pouvoir lire ces romans, il suffit de s’abonner à un prix très intéressant : 12 euros pour une année. On peut également y souscrire pour une durée de 1 ou 6 mois.
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L’univers et les personnages
Tout d’abord, intéressons-nous à la couverture ! Elle est très simple, à mon goût, surtout quand on voit les couvertures d’autres romans d’Attelage. Nous pouvons voir ici trois personnages, des hommes, peut-être les traqueurs. Ils ont plutôt l’air étrange puisque l’on ne peut voir leurs yeux. On observe uniquement le blanc des yeux, ce qui, dans la réalité, peut effrayer. Ici, cela nous intrigue !
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On suit donc nos trois hommes, des traqueurs qui sont eux-mêmes traqués. Le plus âgé des trois, se nomme Thief, un sage. Ensuite il y a Rhyunâr, il manie l’épée, et plus précisément le yatagan, comme personne. Le plus jeune s’appelle Shiujih, son arme de prédilection est l’arbalète. Ils sont à la recherche d’un démon, mais pas n’importe lequel, le nécromancien. Un être inhumain capable d’invoquer des démons. Nos traqueurs sont des bannis, ils sont reconnaissables comme tous les bannis par l’absence des organes de la vue : les yeux.
Nos protagonistes ont leur propre caractère. Thief se sert de sa sagesse pour ramener à la raison Rhyunâr qui s’emporte (trop) vite. Le vieux sage a aussi la particularité de pouvoir négocier dans les moments où tout semble perdu. Quant au guerrier, il n’a pas la langue dans sa poche ! C’est tout un vocabulaire grossier qui est associé à ce personnage. Shiujih est le traqueur le plus mystérieux, c’est une partie de lui qui narre l’histoire. Il est méprisé par les deux autres hommes et parle peu. Cependant au fil de l’histoire on va découvrir une autre facette de ce personnage. Et il est le seul à nous paraître sympathique.
Le nécromancien, le méchant du récit, est lui très intéressant car on apprend qui il est au fil de l’aventure. Son dessin, ici à droite, est très réussi et me fait penser du coup à Voldemort. Il est impressionnant et surtout effrayant. Il est juste dommage qu’on ne le voit pas plus à l’oeuvre, il n’apparaît réellement qu’à la fin.
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La narration
Elle est particulière. J’ai eu du mal au début mais au final j’ai plutôt apprécié. Il s’agit d’un quatrième personnage qui s’adresse à Shiujih. Au départ on pourrait croire que ce dernier est le lecteur qui prendrait part à l’histoire. Mais très vite mes espoirs se sont envolés, c’est dommage ça aurait été original. On n’a pas besoin d’aller très loin pour comprendre que le narrateur se trouve dans la tête de notre traqueur. Ce qui est intéressant c’est qu’il a un avis sur tout et n’hésite pas à critiquer son hôte. On s’attache très vite à ce quatrième personnage et on a envie de découvrir qui il est exactement.
Parlons maintenant du vocabulaire. Ce livre je le conseillerai plutôt à des lycéens et des adultes, car certains mots sont très compliqués. Si je vous dis : « venelle », « pénates », « esquille », et beaucoup d’autres mots, on est d’accord pour dire qu’on ne les utilise pas tous les jours. Un dictionnaire s’impose ! Et si vous avez envie de savoir ce que ces mots signifient, je vous invite à lire les traqueurs !
Les chapitres, au nombre de 50, sont divisés en deux parties non-distinctes. Le récit narré par le narrateur habituel, qui vit dans l’esprit de Shiujih. L’autre partie est tout simplement l’enfance du jeune traqueur, et l’on comprend, au fil des chapitres, comment il et arrivé là.
Le scénario
On a de l’action, quelques rebondissements, des créatures intéressantes, mais il manque quelque chose. J’ai écris plus haut que ces traqueurs sont traqués. En effet ils sont pourchassés par des démons, sauf que l’on en voit très peu je trouve. On a peu d’indications de lieu mais on peut remarquer que cette région est imaginaire même si certains noms m’ont fait penser à l’Asie, notamment la Chine. En ce qui concerne les indices temporels, je situerai cette histoire dans le Moyen-Age.
Je ne vais pas vous spoiler la fin évidemment, mais elle est sans surprises malheureusement. De plus je l’ai trouvé ennuyeuse et c’est bien dommage car ce roman avait tout pour me plaire.
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Un roman intéressant pour son univers et ses personnages, malheureusement ceux-ci auraient pu être améliorés notamment par des démons plus présents. Un scénario un peu long par moment et une fin sans surprises font que ce livre m’a un peu déçu. Antoine Bombrun signe un premier roman prometteur pour la suite. Les fans de dark fantasy seront sûrement conquis par cette oeuvre.
Et vous ?
Qu'avez-vous pensé de ce roman ? Avez-vous été impressionné par cet univers ? N'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires !
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