[Critique littéraire ] Les contrées de l'imaginaire, Lobo Grant
- Steven le Tonqueze
- 13 août 2016
- 3 min de lecture
Le livre que je vous présente aujourd'hui est Les contrées de l'imaginaire de Lobo Grant. Il est édité chez MKC (février 2016), je l'ai lu sous format PDF, il fait 116 pages. Le livre est aussi disponible au format papier et Epub.
Ce livre est un recueil composé de dix nouvelles dites fantastiques.
Voilà ce que l'on trouve sur la quatrième de couverture :
"Jargaïn ouvre les yeux alors que les sirènes de la ville retentissent. C'est la troisième fois cette semaine, se dit-elle tout en s'asseyant sur le bord de son lit. Elle s'étire, passe la main dans ses cheveux d'ébène pour lisser rapidement son carré. Les Oracles des vents n'ont peut-être pas tort finalement'"
Partez à la découverte des contrées de l'imaginaire au travers de dix nouvelles originales et fantastiques. Passé, présent ou futur, mondes oniriques ou altération d'une réalité s'enchaînent et se combinent avec un seul objectif.

L’auteur lui-même caractérise son œuvre comme des nouvelles. Alors, je ne sais pas si on peut parler de nouvelles, il n’y a aucune chute et l’action principale s’éparpille beaucoup. De plus, on ne s’attache pas au personnage car on ne rentre pas du tout dans son intériorité.
La quatrième de couverture nous parle de « fantastique », ce qui est à mon sens pas forcément ce dont relève les nouvelles, qui vont du réalisme, à l’aventure, à l’anticipation, à la fantasy, au merveilleux ou à la science fiction. Mais aucune n’est fantastique.
Bon après la classification du genre, passons au contenu.
Les thématiques sont intéressantes : un attentat dans un musée, un homme qui joue avec les cauchemars des rêveurs, un état totalitaire qui contrôle la musique, des pirates qui s’unissent, … Mais malheureusement ces bonnes idées ne sont pas mises en valeur par l’écriture.
On reste « sur sa faim » la plupart du temps. Par exemple, dans l’histoire « Premier âge », le narrateur (qui parle à la première personne du singulier) et sa fille font une visite dans un musée, arrive une explosion retentissante et …c’est tout ! Ce serait du à un attentat. Voilà la fin d’une nouvelle de cinq pages. C’est très décevant pour le lecteur qui s’attendait à un rebondissement (un autre principe de la nouvelle) mais non.
On trouve plusieurs problèmes dans ce recueil. Tout d'abord, il y a trop d’accumulations, par exemple dans « Les Trois Cordelettes d’or », il semble que l’action se passe en Asie, dans une période passée, puis apparaissent des lutins et des fées ainsi que des vortex. Un peu trop peut-être …
Ensuite, l’écriture est très simple, on peut même voir les ficelles de la construction des histoires : un paragraphes introductif, un paragraphe de description du personnage, un paragraphe pour l’action, … Cela est très visible dans la nouvelle « L’union des 5 », dans une nouvelle de sept pages, dix paragraphes sont seulement la répétition de présentation de chaque personnage puis de chacune de leur action (ils doivent choisir une arme). C’est répétitif et ça n’apporte aucun intérêt à la narration, qui semble simplement combler des vides narratifs, car l’histoire ne débouche sur aucune fin intéressante.
De plus, on ne sait pas à quel public s’adresse ce livre. A des adultes ? A des enfants ou à des adolescents ? En effet, pour un adulte adepte de la lecture, je ne conseillerais pas ce livre, qui n’apporte aucune nouveauté et aucun intérêt stylistique. Je le conseillerais plutôt à de jeunes adolescents, pour les thèmes sympathiques, l’écriture simple. D’où peut-être la dédicace, en début du recueil, de l’auteur « A ma fille », qui classerait ce livre en lecture jeunesse. Par contre malgré un style plat et une syntaxe simple, des mots techniques apparaissent et n’apportent rien à l’intrigue encore une fois, et qui au contraire, pourraient déstabiliser un plus jeune lecteur.
La thématique majeure de cet ouvrage est la relation père et fille qui est la ligne conductrice et directrice de tout le recueil. Dans chaque histoire ce lien familial tient une place essentielle. On sent que l’auteur veut exposer sa relation avec sa fille dans chaque histoire. Mais le lecteur, qui est hors de ce lien, risque de trouver le temps long lors de la lecture et se sentir exclu d’une relation qu’il ne peut pas connaître.
Pour conclure, mon avis est très mitigé. Si ce livre s'adresse à des adultes, il n'est pour moi pas assez intéressant et approfondi. Pourquoi pas si le public visé est de jeunes adolescents, sans pour autant le recommander.
Et vous ?
L'avez-vous lu ? Avez-vous envie de le lire ? Connaissez-vous Lobo Grant ?
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