[ Critique Littéraire ] L’Ickabog – J.K. Rowling
- Steven le Tonqueze
- il y a 5 jours
- 3 min de lecture

Résumé
Haut comme deux chevaux. Des boules de feu étincelantes à la place des yeux. De longues griffes acérées telles des lames. L'Ickabog arrive...
La Cornucopia était un petit royaume heureux. On n'y manquait de rien, le roi portait la plus élégante des moustaches, et le pays était célèbre pour ses mets délicieux : Délice-des-Ducs ou Nacelles-de-Fées, nul ne pouvait goûter ses gâteaux divins sans pleurer de joie ! Mais dans tout le royaume, un monstre rôde : selon la légende, l'Ickabog habitait les Marécages brumeux et froids du nord du pays. On disait de cette créature qu'elle avait de formidables pouvoirs et sortait la nuit pour dévorer les moutons comme les enfants. Des histoires pour les petits et les naïfs ? Parfois, les mythes prennent vie de façon étonnante...Alors, si vous êtes courageux et voulez connaître la vérité, ouvrez ce livre, suivez deux jeunes héros déterminés et perspicaces dans une folle aventure qui changera pour toujours le sort de la Cornucopia.
Je suis entré dans L’Ickabog avec une envie très simple : retrouver un peu de cette magie à l’ancienne, celle qui fait du bien, qui réconforte, qui raconte des histoires à hauteur d’enfant mais avec des enjeux d’adultes. Alors oui, j’avais des attentes. Et peut-être, justement, un peu trop.
Le décor est posé, mais l’étincelle n’a pas pris
On est dans un royaume fictif, Cornucopia, où tout semble parfait. Jusqu’au jour où une légende ancienne — celle de l’Ickabog, monstre mystérieux — refait surface et bouleverse l’équilibre du royaume. Ça commence bien. L’univers est joliment construit, l’intrigue tient la route, les illustrations sont adorables. Mais rapidement, j’ai eu ce sentiment persistant : je ne suis plus le public pour ce genre d’histoire.
L’humour m’a semblé un peu trop appuyé, les personnages trop archétypaux, et les rebondissements trop attendus. J’en vois la valeur, j’en comprends la construction… mais je n’ai pas vibré. J’ai tourné les pages avec curiosité, pas avec passion.
Une fable politique pour enfants… pas inintéressante
Là où le roman se distingue, c’est dans ce qu’il cherche à dire : mensonges d’État, manipulations politiques, abus de pouvoir... C’est malin, accessible, utile même. Pour un jeune lectorat, c’est une belle manière de semer les graines de l’esprit critique. Et en cela, L’Ickabog mérite d’être lu.
Mais moi, en tant qu’adulte, j’aurais aimé qu’on aille plus loin, plus subtilement. Tout est assez lisible, presque trop. J’aurais préféré plus de zones grises, de nuances dans les personnages, un propos plus suggestif. Au lieu de cela, on est clairement dans le registre du conte moral — très efficace, mais un peu trop sage à mon goût.

Alors, à qui je le recommande ?
À des enfants, sans hésiter. Vers 9-12 ans, c’est parfait : assez d’aventure, de suspense et d’humour pour les accrocher, et des messages intelligents sans lourdeur.
À des adultes en quête d’une lecture légère, pourquoi pas. Mais il faut accepter que L’Ickabog n’a rien de la complexité émotionnelle d’un Harry Potter. Ce n’est pas une extension de cet univers, ni un roman crossover. C’est une œuvre jeunesse pensée pour la jeunesse. Et ça, c’est important de le savoir avant d’ouvrir le livre.
Je ne regrette pas ma lecture. Elle m’a fait du bien à sa manière. Mais L’Ickabog n’est pas entré dans mon panthéon personnel. C’est un bon conte, juste pas pour moi.
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