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[Critique littéraire] No Guns Life

Les mangas sont souvent résumés à une chose : le Shonen. Depuis Dragon Ball (et son succès foudroyant), nombres de livres l'ont imité, donnant naissance à une plétore d'histoires différentes dans la forme, mais cruellement identique dans le fond : un héro puissant, un peu con, qui mange beaucoup et qui veut atteindre un but paraissant impossible, tout en suivant un entrainement intensif et hurlant le nom de ses attaques avant de les lancer.


Pourtant, même si ce genre continu (malheureusement) de perdurer, on assiste de plus en plus à la naissance d'ouvrages qui partent dans directions totalement différentes. C'est le cas de No Guns Life, manga de Tasuku Karasuma, édité depuis fin 2016 en France par Kana, dont juste les deux premiers tomes sont sortis pour l'instant. Chaque tome fait environ 250 pages, pour un prix similaire à quasiment tous les autres mangas, soit 7,50 €.


Résumé


Mon nom ? Juzo Inui. Depuis la Grande Guerre, je gagne ma vie dans cette ville grouillante d'Extends : des hommes à qui on a implanté la technologie d'extension des mécanismes corporels. Mon business ? Résoudre des affaires impliquant les Extends.

Avoir les yeux revolver

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Après une importante Guerre ayant eu lieu (peut-être même mondiale), on retrouve un peu partout dans les rues des Extends, des hommes et femmes qui se sont fait implantés diverses extensions technologiques, allant de la simple prothèse mécanique au canon intégré dans un bras, en passant par une seconde bouche au niveau du cou. Berühren, la société qui a crée ces extensions, est devenue une puissante multi-nationale suite à l'important marché qui s'est mis en place à cause du conflit. Mais nombre d'Extends sont devenus des parias, et sont contraints de vivre cachés dans les bas-fonds des ville. C'est le cas de Juzo Inui, surnommé le « Processeur », qui a UN PUTAIN DE FLINGUE A LA PLACE DE LA TETE !! WTF ???


Ahem, pardonnez cette bévue. C'est juste que ça surprend au premier abord. Juzo a donc un revolver à la place de la tête. Cependant, celui-ci ne souvient d'absolument rien avant cette opération, il ignore totalement ce qui l'a poussé à se faire greffer cette extension. Pourtant, il ne semble pas réellement s'en soucier, il vit au jour le jour, réglant des affaires ici et là pour lui permettre de vivre ; bien que de son propre aveux, il a déjà beaucoup de mal à payer son loyer.


Un jour, par la force des événements, il se verra confier la garde de Testsuro, un jeune garçon qui était le cobaye d'une nouvelle forme de technologie de Berühren baptisée « Harmonie », permettant de prendre le contrôle de n'importe quel Extend. La multi-nationale va alors tenter de le récupérer par tous les moyens, bien loin d'être tous légaux....

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Le Soulèvement des Machines

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No Guns Life met en lumière ce qui pourrait advenir de notre monde dans un futur très proche : les dérives de la technologie corporelle. Même si cette dernière peut se révéler extrêmement pratique (remplacement de membre suite à une amputation, redonner la vue à un aveugle,...) il n'en demeure pas moins que cette solution engendre finalement énormément de problèmes. Tout comme aujourd'hui on peut se faire littéralement pirater sa voiture ou son frigo, demain on pourra ne plus contrôler une partie de notre corps, et être à la merci de malfaiteurs cachés derrières leurs écrans. De même, un véritable marché noir d'extensions s'est mis en place, avec des pièces très bas de gamme voire dangereuses pour la vie de son porteur tant la qualité est mauvaise. Mais les mafias l'ayant mis en place n'en ont pas vraiment grand chose à faire, tant que l'argent rentre dans les caisses.

Pourtant, certain Extends sont considérés comme de vrais héros, à l'image de Mega Armed Sai, symbole du pays durant la Guerre, et désormais plus machine qu'humain. Des débats ont malgré tout lieu avec des partisans de ces améliorations technologiques, et des anti-Extend ; ce qui a poussé le gouvernement à mettre en place un bureau de gestion des Extends, semblable à n'importe quel Ministère actuel, et pourtant rapidement la cible des magouilles en tout genre de la hiérarchie. De même, les manipulations des puissants sont fréquentes, à l'image de Berühren, qui d'ailleurs ne considère ses employés que comme de simples éléments d'une grand mécanisme, remplaçable à volonté.


Pour finir, parlons des dessins, qui sont assez particuliers. Ils ont un petit côté brouillon qui n'est pas désagréable, mais qui rend parfois les scènes d'action très confuses. Les jeux d'ombres sont quant à eux très bien gérés, rendant un moment dramatique, joyeux, ou triste très distinctement. Le coeur du manga, les Extends, sont très variés, mais on comprend rapidement quelle est la fonction de l'extension présentée. Plusieurs semblent similaires, mais sont pourtant très différentes.

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Alors, j'achète ou pas ?

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Si vous aimez les univers blindés de technologie et d'injustices sociales, vous pouvez y aller tranquillement. De même, si la dualité vous intéresse, vous vous plongerez très facilement dans cette oeuvre. Car, à force de se faire « améliorer » avec des parties mécaniques, où se situe la frontière entre l'Homme, et la Machine... ?

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