[Critique Littéraire] Les Âmes des enfants endormis de Mia Yun
- Steven le Tonqueze
- 27 mai 2017
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 mars
Je vous parle du roman Les Âmes des enfants endormis <house of the winds> de Mia Yun, traduit de l'anglais (Corée du sud) par Lucie Modde. Ce livre est publié par Denoël, dans la collection Denoël & d'ailleurs le 13 avril 2017 en format broché, il fait 288 pages.
Voici ce que l’on trouve sur la quatrième de couverture :
Avec un père absent et peu fiable, la jeune Kyung-A, son frère, sa sœur et sa mère ne peuvent compter que sur eux-mêmes. De déménagements en nouvelles rencontres, d’emplois précaires en drames adolescents, chacun apprend à se débrouiller seul, fort de savoir qu’il pourra retourner auprès des siens à tout moment. Mais, le temps passant, les enfants se font happer par leur destinée individuelle et par la grande Histoire, et désertent ce foyer familial si fragile. Mia Yun se révèle à la fois poète, peintre et conteuse dans ce roman qui nous plonge dans un ailleurs dépaysant, évocateur, d’une beauté infinie.
Un joli roman tout en douceur et poésie malgré des thématiques parfois dures, la langue reste calme et posée comme si l’on suivait le fil d’une rivière.

Nous suivons Kyung-A, de son enfance à sa vie d’adulte ainsi que sa famille, sa mère, sa sœur et son frère, parfois des grands-mères et un père qui vient par éclipse et qui repart aussi vite qu’il est arrivé sans explication. Ce livre est centré, j’ai trouvé, autour de figures féminines, même des voisines se trouvant dans des situations où les hommes les maltraitent. La mère, cette femme à qui on a imposé un mari plus âgé et surtout inconstant, qui s’est endetté, qui fuyait à la première occasion et qui a caché son passé avec un ancien mariage et un enfant abandonné. Cette femme fait tout pour faire plaisir à ses enfants malgré les difficultés financières, sa solitude et les cancans des voisins de voir cette femme abandonnée, sans époux. La sœur et le frère, la sœur peu présente, en conflit avec la mère, qui s’est entichée d’un chanteur qui n’a pas hésité à l’abandonner quand son intérêt se trouvait ailleurs, et le frère qui reste en second plan. Les grands-mères, des femmes qui ont survécu à leurs époux et qui s’accomplissent seules en matrones. D’autres figures féminines, comme une cousine poussée à la prostitution ou encore une voisine cachant sa relation interdite. Et Kyung-A, une enfant ne comprenant pas toutes les situations et qui peu à peu se détache de ce père absent, qui voit le courage de sa mère et qui comprend le monde qui l’entoure.
Ce roman pourrait être qualifié de romand’apprentissage à mon sens, par l’évolution de notre protagoniste et sa maturité progressive. Le roman retrace aussi l’histoire de la Corée du Sud en abordant les conflits avec le Japon et la séparation progressive avec la Corée du Nord. J’ai trouvé ces points intéressants car ce n’est pas une partie de l’Histoire que je connaissais particulièrement. Parfois certaines longueurs se font sentir et les digressions sont fréquentes, ce qui ne favorise pas la compréhension, mais l'ensemble reste agréable.
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