[Critique littéraire] Black Butler (KuroShitsuji) - Yana Toboso
- Steven le Tonqueze
- 10 janv. 2017
- 3 min de lecture
Pour ma toute première chronique sur le site, je vous propose de plonger dans l'univers sombre de Black Butler (KuroShitsuji en VO), manga de Yana Toboso, dont 22 volumes sont sortis en France chez l'éditeur Kana, au prix de 6,85 € depuis 2009. Longs de 200 pages chacun, les thèmes abordés vont de l'éthique à la vision de la mort, en passant pas une poignée de mystique.
Voici ce que vous pouvez retrouver sur la quatrième de couverture de "Black Butler" :
Sebastian est majordome au service de Ciel Phantomhive, héritier d'une grande famille de la noblesse anglaise. En matière d'érudition, d'éducation, d'art culinaire, rien à redire il est parfait. Mais ne vous fiez pas à sa distinction, si vous vous en prenez à son jeune maître, vous découvrirez sa vraie nature... Ciel aurait-il signé un pacte avec le Diable... ?! Aaaah, l’Angleterre Victorienne. Ses rues, ses pubs, son temps pourri, ses guerres avec la France, le travail des enfants (dont Balthazar Picsou. Véridique)….Et ses mystères. Dans le Londres du XIXème siècle, en plein cœur de la Révolution Industrielle, se côtoient le bas peuple et les élites. Les anglais et les étrangers. Les humains et le surnaturel.

Et donc, ça parle de quoi ?
Le Comte Ciel Phantomhive est un aristocrate au service de la Reine, s’occupant de tous les éléments surgissant du monde de l’ombre qui menacent le Royaume-Uni, qu’ils soient issus du milieu criminel, ou d’origine plus étrange. D’un naturel très sérieux, d’une grande perspicacité et manipulateur doué, le Comte n’a pourtant que 13 ans ! Ayant grandi dans un milieu largement favorisé, et n’ayant manqué de rien étant plus petit, le caractère de Ciel s’est pourtant définitivement forgé quelques années auparavant, lorsque des inconnus envahissent le manoir familial, tuant sauvagement ses parents, massacrant les domestiques, et incendiant la demeure de ses ancêtres. Attirés par l’appât du gain, ses ravisseurs le vendirent à une obscure secte composée de riches personnes de la haute société, et subit un rituel de torture. Quelques années plus tard, échappé de cet enfer, celui-ci est fermement décidé à traquer et retrouver les responsables de ses souffrances et se venger d’eux, et sera aidé dans cette tâche par ses nouveaux domestiques, dont son majordome Sébastian, qui semble dissimuler quelques étranges secrets. Le désir de vengeance aurait-il poussé Ciel à faire un pacte avec le Diable…?
La première chose qui impressionne quand on ouvre les pages de l’œuvre, c’est le coup de crayon de l’auteur. Celui-ci est à la fois sombre et enjoué, passant d’un moment
catastrophique à un instant comique avec un trait similaire, et pourtant très différent. Les dessins en eux-mêmes sont justes magnifiques, évoquant sans peine la nature étrange de certains personnages. Comme Undertaker par exemple, dont les lignes sont à la fois amusantes et mystérieuses. Concernant les personnages d’ailleurs, ils sont aussi nombreux que variés. Aucun ne se ressemble, que ce soit physiquement ou mentalement. Ciel est, comme dit précédemment, quelqu’un de talentueux pour son âge (et qui en plus, devant gérer une grande société), Sébastian est un être difficile à cerner quant à ses pensées, et ce même si elles sont souvent dévoilées, ce qui est un sacré tour de force ; et les domestiques semblent de prime abord peu dégourdis et un peu idiots, mais on s’apercevra au fil des tomes qu’il n’en est rien. Même les personnages secondaires ont des personnalités propres, chacune uniques en leur genre. Il est d’ailleurs intéressant de constater que chacun à deux faces : celle amusante et décomplexée, et une autre bien plus sérieuse et, parfois, cruelle ; alors que rien ne semblait le présager.
Concernant l’histoire en général, on notera rapidement quelques anachronismes au tout début de l’œuvre, qui disparaîtront ensuite. Le récit quant à lui, est empreint d’éléments surnaturels, mais n’en abuse pas pour faciliter le scénario. Ils ne sont mentionnés et utilisés que lorsque la narration en a réellement besoin. Les différents Arcs des livres sont accrocheurs, même si personnellement, je trouve que l’œuvre commence à s’étirer un peu trop. Je pense notamment aux chapitres incluant des pseudos-zombies, qui n’étaient pas absolument nécessaires (en tout cas à ce stade du récit), même si ils nous ont permis de dévoiler les compétences inattendues d’un des personnages. La vengeance de Ciel, même si elle n’est pas évidente à mettre en place, traîne énormément et n’est évoquée qu’au compte-gouttes à travers les différents volumes. Il n’en reste pas moins que le titre est vraiment très bon, en témoignent ses 10 ans de publication au Japon, les 2 saisons de l’animé, le film live (à noter que ces deux derniers diffèrent de l’œuvre sur l’histoire), les multiples OAV…Et la comédie musicale, oui môssieur.
Et vous ?
Quelles limites seriez-vous prêts à franchir pour assouvir une vengeance ?
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