[Série] Les Quatre Saisons
- Steven le Tonqueze
- 24 juin
- 3 min de lecture
La série événement de ce début mai, Les Quatre Saisons, débarque sur Netflix avec un casting cinq étoiles : Steve Carell, Tina Fey, Colman Domingo, Will Forte… pour une comédie romantique douce-amère, aussi drôle que désarmante.
Et si les vacances entre amis étaient le meilleur miroir de nos propres failles ?

Censée être une escapade relaxante entre vieux amis, la réunion annuelle de trois couples dans une maison au bord d’un lac tourne peu à peu au règlement de comptes silencieux et à l’éclatement des certitudes. Tout commence avec une bombe lâchée avec désinvolture : Nick veut divorcer d’Anne après 25 ans de mariage. Une annonce qui va agir comme un effet domino sur le reste du groupe.
Sur le papier, Les Quatre Saisons coche toutes les cases de la comédie romantique légère. On y trouve des situations absurdes, un remariage qui part en vrille, un ouragan dans un hôtel de yourtes, des shots de tequila mal maîtrisés. Mais derrière les éclats de rire, la série creuse plus profond, et c’est là qu’elle surprend.
La série mêle moments de franche camaraderie et drames intimes. Les épisodes, courts (moins de 30 minutes), se déroulent sur quatre périodes de vacances, autant de moments-clés dans l’évolution des personnages. Ce format en fait une série facile à binge-watcher, mais qui mérite aussi d’être savourée lentement, tant certains dialogues ou regards échappés en disent long.
Une crise personnelle… collective
Nick, en pleine crise de la cinquantaine, revient l’année suivante avec une nouvelle compagne de 32 ans. Un choc pour le groupe, qui se divise entre tolérance maladroite, jalousie et inquiétude sincère. Anne, elle, se reconstruit. Sans jamais sombrer dans la caricature de la femme blessée, elle trouve peu à peu sa voix et sa force. Une performance tout en finesse de Kerri Kenney.

Le reste du groupe n’est pas épargné. Kate et Jack, censés incarner le couple stable et complice, découvrent que leur communication, si fluide en apparence, masque des désaccords plus profonds. Quant à Danny et Claude, ils affrontent une autre forme de crise : celle du silence qui s’installe dans les couples de longue date. Et cela fait parfois plus de dégâts qu’un ouragan.
Une série pour tous les âges (et toutes les générations)
Ce qui fait la force de Les Quatre Saisons, c’est sa capacité à parler à tout le monde : ceux qui s’aiment, ceux qui doutent, ceux qui cherchent encore. On y parle du célibat après 50 ans, de la lassitude dans le couple, du fossé entre générations, du besoin d’espace, mais aussi de maladie, de fidélité et d’identité.

La série évite les clichés avec une aisance rare, sans jamais renoncer à l’humour. Elle ne juge pas, elle observe. Et grâce à un casting au timing comique impeccable, même les situations les plus tendues gardent une forme de légèreté. On passe du rire à la tendresse, de la colère à l’acceptation, souvent en l’espace d’une même scène.
En bref : un doux uppercut
Les Quatre Saisons n’est ni tout à fait une comédie, ni totalement un drame. C’est une exploration fine et sincère des liens qui nous unissent et de la manière dont le temps, les choix et les regrets les redessinent. On y retrouve des dialogues ciselés, des personnages attachants et une mise en scène sobre qui laisse toute la place aux émotions.
Alors oui, vous rirez. Mais vous penserez aussi à vos propres amitiés, à vos histoires passées, à ce que vous avez perdu, ou gagné, en chemin.
À ne pas manquer.
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